









Tsatsa, translittéré du sanskrit, est le terme général désignant les statues en argile moulée dans le bouddhisme tibétain
L’argile est la matière première des tsatsa, et ceux fabriqués simplement en argile sont monnaie courante. Par ailleurs, des matières précieuses peuvent y être ajoutées comme l’or, l’argent, les perles, les pierres précieuses, le corail, les agates, etc. Il existe toutefois une sorte de tsatsa beaucoup plus religieux et sacré : c’est le tsatsa dont l’argile inclut des cendres d’un trulkou. Le « butsa » arrive en tête de liste ; il est fabriqué d’une terre mélangée avec du sang et du liquide corporel d’un trulkou, du sel et des médicaments tibétains spéciaux. Seuls les quelques trulkou susceptibles d’être mis sous stûpa, tels un dalaï-lama et un panchen-lama, peuvent fournir des éléments du butsa. Avant la mise sous stûpa, un traitement spécial de la dépouille du trulkou doit être strictement observé. Durant le procecessus, le sel et les herbes tibétaines serviront à absorder le sang et les liquides corporels de la dépouille. Les tsatsa imprégnés de sang, de sel et de ces médicaments sont un trésor inestimable. Du point de vue des croyants, ces tsatsa sont en mesure de soigner toutes les maladies et de résister à l’esprit malin.
Le tsatsa est un objet sacré auquel les Tibétans confient leur volonté. On le trouve un peu partout : dans les monts sacrés, temples des dieux et monastères, près des rivières, des fleuves et des lacs, au milieu d’un chemin ou à un carrefour. Pour que le tsatsa soit bien disposé, on construit une niche, appelée caitya. Certains tsatsa sont posés soit à l’intérieur d’une grande statue de bouddha, soit au centre d’un stûpa. Certains autres se transportent facilement et tiennent lieu de talisman. En somme, le tsatsa, le monticule de pierres mani et la bannière de prières sont considérés par les Tibétains comme des objets de culte pour avoir une vie heureuse.
Source : Collection Tibet – LES US ET COUTUMES DU TIBET